Objectif

On entend souvent que le travail médiatique se doit d’être « impartial », « neutre » ou « objectif ». Ce principe est un leurre, non seulement parce qu’il n’est jamais vérifié, mais aussi parce qu’il ne peut être atteint. Tout le travail du journaliste consiste à choisir les titres, les images, les commentaires, l’auteur s’implique pour un résultat absolument subjectif.

Les faits, bien sûr, sont objectifs, mais la présentation des faits ne peut prétendre à cette qualité. Le traitement de l’information procède de la sélection, par les éditorialistes, des événements abordés ; puis des décisions du reporter, cadreur, rédacteur, intervieweur, dans la façon dont il accompli son travail comme dans le produit fini qu’il réalise. Il y a de l’humain dans l’info, et dans un secteur quadrillé par les médias de masse, les grandes écoles, la course à l’audience, et les promesses de fortune, il y a du zèle face aux puissants.

Comment juger la qualité du journalisme, puisqu’elle ne peut l’être sur la base de l’objectivité ? Sur un critère simple : l’honnêteté. Méfiez-vous d’emblée de celui qui se présentera à vous en clamant son neutralité, il nie – à lui-même peut-être, à vous certainement – son propre regard, son propre vécu. L’honnêteté, comme la fidélité aux valeurs du métier, conduisent à assumer son engagement, remettre en cause les préjugés, fouiller derrière les explications officielles pour sortir de l’anonymat ce qui compte vraiment.

Les médias ne font pas qu’informer. Ils soutiennent, condamnent, manipulent, derrière l’écran de fumée de l’unanimisme des salons feutrés des rédactions parisiennes. La virulence des Français sur les réseaux sociaux à leur égard prouve que la duperie a assez duré. Il existe, heureusement, un journalisme honnête. Avec notre documentaire, et les initiatives de la jeune association Infoscope, nous nous engageons dans cette voie.

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