Incompétence ou imposture ? Le gouvernement accepte finalement la fermeture de l’usine Bridgestone de Béthune

Le 17 septembre 2020, la direction japonaise du fabricant de pneumatiques Bridgestone annonçait la fermeture de l’usine de Béthune : « c’est l’unique solution » déclarait alors Fusamaro Iijima, un porte-parole du siège nippon contacté par Libération.

Le même jour, Agnès Pannier-Runacher, ministre française de l’Industrie, faisait mine de monter au créneau : « C’est un choc« , « le gouvernement ne l’acceptera pas« , « Brigdestone doit prendre ses responsabilités » réagissait-elle sur France Bleu Nord.

En moins de deux mois, le discours de la ministre de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher a radicalement changé.

Changement de ton, moins de deux mois plus tard. « Bridgestone a fermé la porte, Bridgestone quitte le site de Béthune (…) ; le scénario qui visait à maintenir une activité de production de pneus pilotée par Bridgestone a été refermé » a déclaré aujourd’hui jeudi 12 novembre la ministre de l’industrie, faisant pratiquement office de porte-parole des actionnaires du géant du pneumatique, à l’issue d’une réunion avec la direction de Bridgestone et plusieurs élus locaux et représentants syndicaux.

Entre temps, le gouvernement avait proposé un plan de 100 millions d’euros d’argent public, basé sur le principe de « 1 euro d’aides publiques pour 1 euro investi par le groupe« , dans le but de maintenir 525 à 555 emplois sur les 863 existants à ce jour, en se positionnant sur le pneu de qualité supérieure à celle des petits calibres manufacturés à Béthune jusqu’à présent.

Fin de non-recevoir par la direction de Bridgestone qui invoque un « problème de surcapacité«  en Europe, avant d’ajouter : « Réduire la capacité de production de l’usine à une quantité de 3 millions de pneus ne constitue pas une solution pérenne pour Bridgestone, face à des concurrents dont la taille des usines s’accroît pour atteindre 10 à 20 millions de pneus« .

En réalité, c’est la volonté de maintenir ou accroître leurs profits qui commande les actes des actionnaires de Bridgestone, lesquels souhaitent transférer leur production là où ce qui est à leurs yeux le « coût du travail », en réalité les salaires, est (beaucoup) plus faible qu’en France. Un plan préparé largement en amont de la crise due à la pandémie, et ce malgré un bénéfice net de 2.360.000.000 euros en 2019.

Le gouvernement, qui avait annoncé par la voix de sa ministre de l’Industrie qu’il « n’accepter[ait] pas la fermeture » de l’usine de Béthune, a donc fini par se faire à l’idée de la fermeture… annoncée directement par ladite ministre, signe pour l’exécutif macroniste d’une soumission totale aux diktats du capital mondialisé.

Benoit Delrue, le 12 novembre 2020

2 réflexions sur “Incompétence ou imposture ? Le gouvernement accepte finalement la fermeture de l’usine Bridgestone de Béthune

  • 13 novembre 2020 à 18h00
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    Quelle gouvernement de caillots c’est lamentable . Et ils vont demander le remboursement du CICE, ben non ont laissé faire

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  • 16 novembre 2020 à 21h49
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    Folie de décideurs gouvernants HORS SOL…,ne pense qu’à leur prestige…..tant pis pour les gueux ils n’avaient qu’à faire l’ENA. Ils sont des sans dents. Bien fait pour leur vie, ils nous donnent l’impôt, nous on a les paradis fiscaux…… Merci les Macronneux…….aux yeux de vipères……

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