Vaincre aujourd’hui le péril nationaliste pour nous libérer demain du joug capitaliste

Nous ne nous réjouissons pas – c’est un euphémisme – d’une extrême-droite à près d’un tiers des suffrages exprimés à l’élection-reine de la Vème République.

Pour le mouvement social en particulier et la classe ouvrière en général, les élections et a fortiori la présidentielle ne sont que des étapes, parfois comme levier pour développer la solidarité populaire, souvent comme marche vers le pourrissement de nos institutions et de notre société.

Notre boussole demeure l’aspiration historique des travailleurs à l’émancipation par leur prise en main des pouvoirs politiques, économiques, médiatiques et sociaux.

Or Le Pen à l’Élysée c’est autant de mépris de classe que Macron ; c’est une répression d’État au moins aussi violente que ces cinq dernières années ; c’est l’anéantissement de toute perspective de cohabitation à la tête de l’État avec des forces moins réactionnaires.

Son accession à la présidence de la République française provoquerait, sur le terrain, des exactions à grande échelle et demeurant impunis de groupuscules fascistes en voie de massification.

Cette vague de crimes viserait le mouvement social et toutes celles, tous ceux qui seraient considérés comme ennemis ou traîtres à la vision nationaliste d’une cheffe de l’État imprévisible mais conduisant inexorablement la France à l’autoritarisme politique, en plus de l’impérialisme capitaliste sous-jacent.

Si vous ne vous sentez pas concerné par le danger nationaliste, alors pensez à l’ouvrier, à l’étudiant, à l’artisan, au chercheur, à l’employé, aux jeunes et aux anciens, tous privés de droits civiques malgré leur contribution phénoménale à la richesse nationale, car étrangers.

Ceux-ci paieraient très cher l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite, qui entend amputer la classe ouvrière de France d’une partie vitale de ses membres, de sa richesse, de sa combativité face à la classe dominante.

Et après eux ? Les militants associatifs du Secours Populaire, les syndicalistes de la CGT, les journalistes d’investigation, les professeurs enseignant l’esprit critique et la force de la subversion… Et encore après, quiconque ne respecterait pas les lois liberticides à venir, et pour finir, certainement vous.

Chacun doit prendre ses responsabilités en conscience.

Il est indispensable non seulement de n’apporter aucune voix à Le Pen, mais aussi de contenir l’extrême-droite le plus bas possible, ce qui signifie clairement : voter Macron au second tour.

Aucune élection ne doit être sacralisée, aucun vote n’implique de céder son âme. Ce ne sont là que les moyens tactiques mineurs de la stratégie majeure de conquête du pouvoir par la classe ouvrière, seule à même d’instaurer un monde de justice et de paix.

Vous garderez certainement votre fierté hors de l’isoloir mais vous ressortirez du bureau de vote avec la dignité de celle ou celui qui aura participé à créer les conditions physiques de la continuité de la lutte révolutionnaire.

Bien sûr, le choix du 24 avril vous attirera les foudres, les moqueries, les caricatures, les railleries, la détestation et la haine d’une partie de votre entourage. Mais c’est le choix de continuer à avoir le choix de s’engager, de résister, de se révolter, de se battre pour vous, pour toutes et tous.

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