Pourquoi la Révolution ? (et pourquoi aujourd’hui)

Le présent article est la postface à la brochure Unir et Vaincre. Écrit en 2021, nous le publions pour la première fois dans sa version originale.

Nous disions qu’il nous fallait une boussole et une méthode ; la boussole est de vaincre le fascisme puis la bourgeoisie, la méthode est d’unir massivement les classes exploitées et leurs représentants.

Dans le siècle qui s’est ouvert en grand avec la crise liée au coronavirus, la révolution s’impose comme le seul débouché logique après des décennies de néolibéralisme ayant conduit notre pays et toutes les nations impérialistes dans le bourbier où ils s’enlisent désormais.

Près de deux siècles et demi après la Révolution française qui a abattu la monarchie, pour un temps puis durablement, la confiscation des pouvoirs entre les mains d’une nouvelle classe dominante, la grande bourgeoisie financière et industrielle, est totale. Contester cette confiscation, c’est être révolutionnaire.

Il s’agit d’être révolutionnaire en théorie et en pratique, pour aiguiller autant que travailler à cette révolution à venir. Selon l’adage populaire, « en théorie, tout se passe bien » ; nous optons ici pour la définition scientifique de la théorie en tant que système formé d’hypothèses, de connaissances vérifiées et de règles logiques.

Ainsi, pour le révolutionnaire conséquent, il ne saurait y avoir de théorie « hors sol » tout comme il ne pourrait y avoir de pratique révolutionnaire efficace sans théorie, nourrie des expériences passées, qui la définisse.

La révolution n’est ni un produit à consommer ni un argument marketing, mais une perspective concrète pour laquelle s’engager, et dans laquelle devront s’engager les classes exploitées face au joug capitaliste, pour enfin s’en émanciper en tant que forces productrices de richesses et ciment de la société humaine.

C’est en étant écologiste, sociale, internationaliste et scientifique que la révolution prendra à la fois tout son sens et toute son ampleur. Si une de ces qualités fait défaut, le risque est grand que la révolution prônée par certains se mue de facto en réaction des forces conservatrices pour imposer la domination des exploiteurs actuels sous une forme bien plus brutale que tout ce que nous avons connu en France depuis soixante-quinze ans.

Écologiste en raison du péril que court l’espèce humaine, à l’origine de l’extinction de masse de l’anthropocène et qui pourrait en être l’ultime victime. Les forces productives existent pour nourrir toutes les populations et satisfaire leurs besoins sans épuiser les ressources naturelles ni détruire l’environnement jusqu’à la disparition d’écosystèmes entiers, deux crimes dont la classe capitaliste s’est rendue coupable au cours des deux derniers siècles.

Sociale pour que la liberté, l’égalité et la fraternité ne soient pas que de confuses valeurs arborées sur le fronton des bâtiments publics, mais bien les principes d’une société réunie autour d’émancipations communes, personnelles et collectives.

La communauté nationale n’en peut plus des divisions culturelles qui dissimulent mal les fractures entre les classes ; aussi l’égalité sociale sera une bataille permanente pour que chacune, chacun ait un toit, un frigo plein, l’instruction et l’éducation, l’accès effectif à l’emploi légal, la satisfaction effective de ses besoins sociaux, la reconnaissance et la considération quels que soient ses origines.

Internationaliste parce que sans visée universelle, la révolution sonnera creux. Tout comme les dynasties royales et impériales ont vu, pays après pays, leurs pouvoirs mis à bas par les peuples et supplantés par les pouvoirs nouveaux conférés par la propriété privée des moyens de production, les dynasties capitalistes devront voir leur autorité reculer jusqu’à l’anéantissement de son potentiel de nuisance – il en va là de la survie de l’humanité et de son émancipation à tous points de vue.

Scientifique enfin, car le développement des forces productives, des progrès techniques et technologiques, de la recherche fondamentale et appliquée, se trouve enserré dans l’étau de l’impératif de profits à court terme et parce qu’il s’agit de le libérer complètement. Ainsi la planification économique, pour explorer, découvrir et maîtriser, donnera le temps nécessaire aux travailleurs pour que leurs efforts aboutissent à de nouvelles avancées de l’humanité en lieu et place de la colonisation impérialiste, de l’extinction et de la propriété privée exclusive des connaissances qu’offre aujourd’hui le système capitaliste.

Pour vaincre, il faut convaincre. Notre contribution favorise la discussion consécutive à l’action révolutionnaire menée jusqu’à présent et préalable à l’action révolutionnaire à mener à l’avenir. Popularisez-la, critiquez-la, versez-la aux débats dans vos cercles d’amis et de camarades. Le temps vient d’éteindre la flamme nationaliste pour raviver celle de la Révolution.

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