Les chiens de garde contre La Meute
Dans cet article, nous allons posément parler de La Meute.
A moins de vivre, soit en autarcie, soit en Corée du Nord, tout le monde sait de quoi il s’agit.
Pour nos camarades nord-coréens : c’est un véritable best-seller1 !
Cet ouvrage2 est une enquête autour de Jean-Luc Mélenchon et de la France Insoumise (LFI), de 300 et quelques pages, rédigé par les journalistes Charlotte Belaïch et Olivier Pérou, respectivement à Libération et au Monde, publié en mai 2025 aux éditions Flammarion.
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne laisse personne indifférent. Même au sein de notre rédaction, nous en avons déjà consacré un sujet3
David Dufresne – rédacteur en chef du média indépendant Au Poste ! 4 – quant à lui, a carrément réussi à avoir un entretien avec les deux nouvelles starlettes du journalisme d’investigation.
Bien que le dispositif était prévu pour durer deux heures, le réalisateur d’Un pays qui se tient sage5 n’en a obtenu qu’une 1h10. On ne saura pas pourquoi la chargée de production, présente, a prévenu au dernier moment la rédaction.
Cependant, c’est assez suffisant pour comprendre tout ce qui ne va pas. A celles et ceux qui critiquent le livre, même sans l’avoir lu, vous avez raison.
Grâce à l’entretien de David Dufresne (que nous invitons à regarder dans son intégralité), voici pourquoi.
Portrait-robot des néo-nouveaux chiens de garde
Commençons par présenter les deux protagonistes : on remarque tout de suite que Charlotte Belaïch est plus habituée à poser des questions qu’à y répondre. Elle a visiblement souffert face à la contradiction d’un chat, comme le prévoit pourtant l’émission, puisqu’elle est diffusée sur des plateformes de direct comme Twitch.
Un commentaire sur le replay disponible sur YouTube écrit d’ailleurs très justement:
“J’ai bien écouté cette émission. Au début, c’est en particulier flagrant chez Charlotte [Belaïch, NDR], elle a un ton tout mignon, genre, vous voyez, on a bien fait notre travail, on est les gentils. Mais vers la fin de l’entretien, dès qu’elle se sent attaquée, son ton s’éloigne beaucoup du ton apaisé du début. Elle devient agressive. Exactement ce qu’elle reproche à LFI |…|”.
Assez personnellement, il semble qu’Olivier Pérou soit, quant à lui, assez sincèrement à gauche. Il affirme haut et fort ne pas vouloir défendre son travail dans un média comme CNews, bien conscient, a priori, que ce dernier roule pour l’extrême-droite.
Ce qui ne veut pas dire qu’il est de gauche. Affirmer, comme il le fait, chez Au Poste !, que Mélenchon: “on n’en fera plus des comme lui” (à 1h20 dans l’entretien) ne veut pas dire qu’on a bien intégré les principes programmatiques de La France Insoumise.
Sa carrière est très linéaire : avant d’être au Monde, il a travaillé à l’Express. Quand on travaille dans le milieu, cela ressemble à une ascension un peu trop belle, pour quelqu’un qui part avec des avantages évidents dans la vie.
Sa posture le trahit. Il passe l’entretien, très bien vissé dans le canapé, jambes croisées, en contrôle.
En fait, ce qui fait qu’il est À et non DE gauche, c’est son discours, emprunt de moralisme, ce qui est assez banal chez quelqu’un qui ressemble, tout de même, à un sacré bobo6 !
L’investigation des petites phrases
Pour défendre sa bonne foi, Charlotte Belaïch explique que son boulot, c’est journaliste, pas politique. Pour une journaliste politique, avouons que c’est cocasse…
Mais, parlons un petit peu de la méthode de l’enquête. Sur ce point, le bouquin fait la part belle aux “off”. Ce terme fait partie du jargon technique du journalisme. Le journaliste récupère à la volée les déclarations des politiques dans les moments où leur défense est baissée car ils s’adressent dans un cadre privé.
La personne en question, bien souvent anonymisée, puisque la discussion est informelle, y donnerait un point de vue plus pertinent puisque, c’est bien connu, ce n’est que quand les micros sont éteints que les politiciens sont sincères.
Charlotte Belaïch et Olivier Pérou en parlent presque joyeusement, que ce soit dans le livre, en prenant exemple d’un bistrot dans le 10e arrondissement, L’Escalier, qui aurait été le QG de la France Insoumise aux alentours de 20172 ou tantôt dans un troquer du 7e arrondissement, près de l’Assemblée Nationale.
Quand on est loin de tout ce tintouin, on est en droit de trouver la démarche très caricaturale. Cela interroge carrément la pertinence de la démarche. L’informel, la petite phrase, les intrigues de couloir, sont ils réellement des manières de mener une enquête ?
Pour David Dufresne, la réponse est non. Il admet, lors du debriefing diffusé directement après l’interview, avoir brisé le secret qu’insinue le off, lorsqu’il traitait l’affaire de Tarnac7.
Olivier Pérou, qui semble très attaché à cette pratique, explique qu’elle a servi de base pour “se muer en journalistes d’investigation”.
Malheureusement pour lui, jouer au journaliste d’investigation ne fait pas de soi un bon enquêteur. En tout cas, on comprend pourquoi Le Monde ne l’a pas affecté à ce service mais plutôt dans la rubrique politique, il n’en a franchement pas les compétences.
Le pire, c’est que M. Pérou fait une publicité désastreuse de son travail, qui se nourrit de ces off. Le problème, c’est qu’en plus de jeter l’opprobre, voire le discrédit, cela est réducteur pour la vie politique, faisant fi des débats internes dans les partis. On amalgame la position d’une figure à celle de son organisation, oubliant qu’il s’agit de collectifs et donc, fatalement, de pluralités d’opinions.
Entre-soi sectaire
La thèse du livre reprend la thèse de l’aspect sectaire attribué à la France Insoumise. L’idée, c’est que la violence, faisant système, sert un mouvement qui se fond dans les projets personnels du chef.
David Dufresne, encore lui, déconstruit très bien cette notion, avec les auteurs. Une secte, ça fait peur. Si la France Insoumise en est une, alors le lecteur doit légitimement avoir peur de cette organisation.
On remarque l’expérience et la malice du journaliste, qui est passé, lui aussi, au sein de la rédaction de Libération8. Lui aussi, fut à la place de Charlotte Belaïch, traitant de la gauche pour la rédaction.
Après une heure d’entretien menée d’une main de maître, il arrive à briser la principale défense des co-auteurs, à savoir leur unité face aux questions, que ce soit de M. Dufresne ou même de son chat. Mme Belaïch et M. Pérou se trouvent en désaccord entre eux sur la portée réelle de l’ouvrage.
Les explications produites dans l’ouvrage n’arrivent jamais à montrer en quoi LFI est une secte. Même si on parle d’emprise, rien n’indique que ce mouvement soit une secte.
Des milliers de salariés sont, par exemple, sous emprise de leur travail. Dit-on que leur travail est une secte ? Dans ce cas, les auteurs de La Meute sont des fidèles du journalisme, tant ils donnent la version la plus corporatiste que le métier peut produire !
“Les gens doivent savoir”
Un autre exemple de l’élitisme9 des deux journalistes, c’est leur vision réductrice de leur rôle.
On l’a déjà entendu et Olivier Pérou reprend cette expression pour lui. Face à la nécessaire, véritable et impérieuse Vraie Vérité Véritable que les journalistes apportent: “les gens doivent savoir”.
On se demande ce qu’apprennent les journalistes dans leurs écoles ouvertes quasi exclusivement sur concours. En tout cas, pas Pierre Bourdieu… En tout cas, il faudra expliquer à l’auteur de cet article qui sont exactement “les gens” ? Les gens bons ? Les gens méchants ? Qui sait ?
Cette formule est, par ailleurs, un poncif assez éculé, même dans les médias indépendants, pourtant plus critiques que ceux tenus par la bourgeoisie. On a déjà entendu Fabrice Arfi10, journaliste chez Mediapart, utiliser cette expression et pourtant, on ne reprochera pas à celui qui a révélé les financements libyens de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 de mal travailler !
Nous invitons les lecteurs de cet article à s’intéresser au travail de Pierre Rimbert11, du Monde Diplomatique, dont la critique du journalisme, particulièrement celui d’investigation, est une fenêtre qui permet de voir ce métier avec un regard plus juste.
Agenda caché
Il est logique de se demander pour qui roulent, en réalité, MM. Belaïch et Pérou.
Pour eux, la Vraie Vérité Véritable s’émancipe de l’agenda électoral. Quand Elle s’impose, la Vraie Vérité Véritable doit être dite, et tant pis si Jean-Luc Mélenchon représente le meilleur espoir de la gauche dans les échéances à venir.
Blague à part, nous ne pourrions être en désaccord avec cette idée12, le calendrier électoral ne saurait être la référence absolue de la vie politique française.
Vers la fin de l’entretien avec M. Dufresne, ils se disent d’ailleurs choqués par la défense de François Bayrou, lors de l’audition de la commission parlementaire autour de l’affaire Bétharram, qui utilise l’ouvrage comme preuve de l’agenda caché de Paul Vannier.
Ce terme, on le retrouve quelques instants plus tard, lors de la même interview, pour parler du clan Mélenchon, qui se nourrissait de cette enquête pour serrer les rangs.
Même dans l’ouvrage, quand on lit le témoignage des alliés de toujours et des ennemis d’aujourd’hui du pape de la gauche, à savoir Alexis Corbières et Raquel Garrido, on peut se demander pourquoi ces deux protagonistes profitent de leur temps d’antenne soudain pour être constamment critiques de leur ancien camarade.
Les idiots utiles
A l’instar de David Dufresne, j’estime que les deux journalistes sont de bonne foi quand ils mènent leur enquête.
Ce qui rend leur travail d’autant plus mauvais. Malgré la bienveillance qu’on pourrait, éventuellement, apporter à leur thèse, leur méthode d’enquête est tellement lacunaire qu’ils ne peuvent servir que d’idiots utiles à des politiques, qui en ont vu d’autres et qui sont assez expérimentés pour savoir comment manipuler des journalistes encore tendres.
Olivier Pérou l’admet à la 33e minute de l’entretien, quand il raconte que Jean-Luc Mélenchon, via un intermédiaire, invite une poignée de journalistes. Ceux-ci, triés sur le volet, ont l’insigne honneur de partager un moment de off avec le vieux.
Son analyse est clairvoyante : ce n’est pas un moment de off, c’est une conférence de presse dissimulée. Jean-Luc Mélenchon s’amuse de la compétition entre les rédactions, voire entre journalistes, pour mieux distiller ses éléments de langage.
Pour un journaliste qui a une vision aussi civique de son métier, comment peut-il tolérer de servir de passe-plat de la propagande insoumise ?
Cynisme
Charlotte Belaïch, sur le plateau de C à Vous13, comme chez Au Poste, se plaint d’attaques spécifiques qu’elle aurait subi quant à un soutien supposé à Raphaël Glucksmann ou encore à la politique d’Israël.
Jean-Luc Mélenchon, l’aurait notamment accusé d’être une agente du Likoud (parti au pouvoir en Israël, NDR), à la suite d’un papier publié à Libération14 le 20 juillet 2023.
Hormis dans la Meute, il est impossible d’attester effectivement de cette citation. A la lecture de l’article de Mme Belaïch (réservé aux abonnés, NDR), on ne peut pas affirmer clairement qu’elle soit, à tout le moins, sioniste.
Son angle n’est surtout pas franchement innovant. Elle a, comme beaucoup, lors de cette séquence, donné la parole à quelqu’un comme Jérôme Guedj, actuel député socialiste et ancien proche de Jean-Luc Mélenchon – d’un temps que les moins de 105 ans (au bas mot) ne peuvent pas connaître – qui, une fois n’est pas coutume15, s’est bien assuré de taper sur le leader insoumis.
En admettant, tout de même, que ce qu’elle dit est vrai – ce qui, dans ce cas, serait effectivement de mauvaise foi –, il n’empêche qu’on peut se demander si ses opinions ne la trahissent pas.
Avec David Dufresne, elle se défend d’un quelconque soutien au leader du parti Place Publique (PP), affirmant même que “tout le monde s’en fout” de Glucksmann.
Comme pirouette, c’est franchement pas mal, parce que c’est tout à fait exact. Ça ne vaut tout de même pas justification. Même si tout le monde se moque éperdument de cette étrange personnalité publique, elle pourrait, elle, à titre personnel se sentir proche de ses idées.
Ou alors, cela veut dire que la politique n’est intéressante que quand on parle des winners, des caïds ou autres champions de la politique.
A la fin de l’entretien, elle parle d’un moment de sincérité de la tortue sagace. Elle relate d’un moment où Jean-Luc Mélenchon met en garde contre les effets néfastes de la psychologisation du personnel politique. Celle-ci peut avoir des conséquences très concrètes sur la santé mentale des hommes et femmes politiques. Dans ce cas, il serait de bon ton de se demander quel but poursuit-elle à écrire un tel bouquin, si elle est elle-même consciente de ce qu’elle est capable de produire.
Dans sa défense, la journaliste de Libération finit donc par concevoir une vision dépolitisante de la politique produite par le journalisme politique.
Licence morale
La violence16, en politique, n’est pas l’apanage des seuls insoumis. La Meute fait étalage de messages acerbes de l’ancien leader de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT), Laurent Berger, à l’ex-secrétaire général de la Confédération Générale du Travail (CGT), sur Jean-Luc Mélenchon.
En effet, les relations entre LFI et l’intersyndicale, au moment de la lutte contre la réforme des retraites, au printemps 2023 étaient très tendues.
Pour autant, les auteurs somment à LFI d’un devoir de probité dont seraient exonérés les autres. Selon Olivier Pérou, quand on est de gauche, on doit avoir, notamment, les valeurs de lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) “chevillées au cœur”.
L’esprit taquin qu’est David Dufresne n’oublie pas qu’à droite, aussi, cette violence est omniprésente. Il fait référence, par exemple, aux off avec Jacques Chirac qui prenait dix minutes “douche comprise” pour dézinguer tel ou tel adversaire politique, à l’époque de son premier mandat de président de la république française (1995-2002).
Des passages friands
Avant de conclure, force est de constater que la démonstration du livre n’est pas valable. Devant M.Dufresne, MM. Belaïch et Pérou assument que le fond n’est pas un sujet assez digne de leur enquête.
Il y a donc une certaine forme de vacuité à adresser cet ouvrage aux militants qui “cherchent à faire mieux”, comme ils le disent dans la section des remerciements, sans chercher à comprendre le fond de la stratégie.
En un mot comme en cent, le livre ne voit pas plus loin que le bout de son nez car il ne s’intéresse qu’à ce qui constitue des tactiques de court-terme, que le culte de l’instant sait photographier mais jamais mettre en perspective.
Pour autant, l’ouvrage a ciblé l’angle mort de la stratégie insoumise: comment faire mieux si les pratiques ne permettent pas l’épanouissement des militants ?
Comme nous l’avons dit, en début d’article, c’est un cheval de bataille que la rédaction d’Infoscope veut prendre en main, et ce, depuis des années17.
D’un point de vue strictement intellectuel, l’enquête est donc très mauvaise. C’est ce qui la rend si unique.
Elle répond n’importe comment à une question tout à fait légitime. C’est, selon moi, ce qui explique le succès critique et commercial de l’ouvrage !
Quand on lit le désarroi d’Alexis Corbières alors qu’on l’a vu pendant si longtemps défendre Jean-Luc Mélenchon, on ne peut être que touché par ces personnes déçues du mélenchonisme.
Déçu, on a le droit de l’être, mais ce n’est pas un projet politique. Dans la mesure où l’Avenir en commun, programme de LFI, a prolongé la réflexion de celui du Nouveau Front Populaire (NFP).
Il semble, à l’heure d’aujourd’hui, être celui qui est le plus cohérent18 pour mener la révolution citoyenne. Si tant est qu’on estime que cette stratégie puisse être valable pour renverser le capitalisme.
Footnotes
- Un best-seller : https://www.liberation.fr/culture/livres/top-des-ventes-de-livres-la-meute-giuliano-da-empoli-raphael-quenard-les-succes-surprises-ou-attendus-du-classement-20250531_ZYHGCB2F3RBCHEXQGVKEBVKHYM/?redirected=1
- La Meute – Enquête sur la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Meute_(livre)
- Sujet traité dans La Gouline : https://www.youtube.com/watch?v=XNw5uoMJLTY&t=1522s.
- Article de David Dufresne sur Melanchon : https://www.auposte.fr/la-meute-ne-melenchon-pas-tout/
- Le film Un pays qui se tient sage : https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=283687.html
- Video Blast « GENTRIFICATION : POURQUOI LES BOBOS VIENNENT VIVRE CHEZ LES PAUVRES ? » https://www.youtube.com/watch?v=cdOmvk26_o0
- Profils twitter de Loopsider : https://x.com/Loopsidernews
- ARLETTE LAGUILLER : UNE RÉVOLUTIONNAIRE TRÈS SECRÈTE : https://www.youtube.com/watch?v=K3O36BFA-mU
- DAVID CASTELLO-LOPES : « DEPUIS QUAND UN JOURNALISTE ÇA FAIT DE L’HUMOUR ? » : https://www.youtube.com/watch?v=YnOKX-1eTWU
- Le Pen, Sarko : les puissants contre la justice ? avec Fabrice Arfi : https://www.youtube.com/watch?v=dWqJbLC7ATg
- Listes d’article de Pierre Rimbert : https://www.monde-diplomatique.fr/auteurs/pierre-rimbert
- Le fléau de la gauche : https://infoscope.live/2025/05/12/fleau-strategie-gauche-francaise/
- extrait de l’émission C à Vous : https://x.com/cavousf5/status/1920901754058592564
- Jean-Luc Mélenchon et les juifs : histoire d’une rupture : https://www.liberation.fr/politique/melenchon-et-les-juifs-histoire-dune-rupture-20230720_SWC7L2RG2BAXJBUA7GJA6KG3H4/
- Jérôme Guedj : cible des manifestants antisémites. Il réagit : https://www.youtube.com/watch?v=7u6ZJ6i0XEk
- « Révélations » sur la France Insoumise : Pourquoi la politique est-elle si violente ? : https://www.youtube.com/watch?v=l7vdtZUjM78
- dossier Unir et vaincre : https://infoscope.live/category/decouvrir/unir-et-vaincre/
- La boîte à outils municipale de LFI : entre cohérence nationale et centralisme assumé ? : https://infoscope.live/2025/05/19/strategie-municipale-lfi-2026/