Droits d’auteurs : YouTube et Google ont offert à Éric Zemmour un passe-droit sur un plateau d’argent
Le candidat délinquant Éric Zemmour, condamné plusieurs fois pour incitation à la haine raciale, poursuit ses actes délictueux tout en se posant systématiquement en victime.
Ce que le principal intéressé a qualifié de « querelles de juristes » est un sujet politique majeur qu’il ne pouvait pas ignorer : le montage de sa vidéo de déclaration de candidature, durant lequel son équipe a volé pour environ 100.000 euros d’images, piochées dans huit films et les archives d’une vingtaine de chaînes de télévision.
D’ordinaire, la plateforme YouTube fait respecter strictement les droits d’auteur : une vidéo composée d’images non acquises par celui qui la publie voit sa diffusion suspendue, le temps que les propriétaires des droits examinent le contenu et choisissent de la tolérer ou de la bloquer.
Nous en avons fait les frais, avec notre association Infoscope, lorsque nous avons voulu rendre public sur YouTube notre premier film Un Pognon de Dingue, qui n’a pu être diffusé qu’après examen de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) sur les images (sur des plans parfois très courts) dont nous avions pourtant acquis les droits pour près de 5.000 euros avant sa sortie – le blocage préventif de YouTube s’était alors appliqué.
Qu’il s’agisse d’une volonté d’attirer un audimat encore plus important qu’à l’accoutumée ou d’une véritable complaisance, YouTube a délivré à monsieur Zemmour un passe-droit, la firme appartenant à Google se rendant ainsi complice de la propagande illégale d’un candidat dangereux pour ce qu’il reste de démocratie en France.
Dangereux, car si certaines images sont présentées sous un angle positif, beaucoup d’autres sont employées sur un ton inquisiteur : de nombreuses personnalités politiques et médiatiques, vis-à-vis desquelles Infoscope a maintes fois prouvé n’avoir aucune sympathie, sont ciblées comme étant pratiquement traîtres à la nation, responsables de la « dépossession » de la France par les Français, ainsi que de tous les maux amplement dénoncés de manière obsessionnelle et névrotique par le candidat Zemmour.
Fabriquer de toutes pièces la nostalgie d’un passé fait de guerres ou de prospérité – n’oublions pas que lors des Trente Glorieuses, exaltées par monsieur Zemmour et son clip de campagne, l’extrême-droite était historiquement faible tandis que la Confédération Générale du Travail (CGT), honnie et abhorrée par le candidat, organisait très largement les travailleurs de l’ouvrier spécialisé à Jean-Paul Belmondo – cette fabrication donc est profondément malhonnête intellectuellement et politiquement, d’autant qu’elle sert des visées belliqueuses et impérialistes.
Quarante-huit heures après sa mise en ligne et malgré le fait qu’elle contrevienne grossièrement à la réglementation sur les droits d’auteur, la vidéo originale d’officialisation de candidature du personnage d’extrême-droite est toujours en ligne.
Du candidat délinquant au président criminel en puissance, il n’y a qu’un pas que monsieur Zemmour franchit allègrement. Avec le soutien appuyé d’une ample frange de la grande bourgeoisie, française et mondiale, dont les dirigeants de YouTube et Google.