Silence

« Empowering life » (« Donner toute sa force à la vie »), scande-t-elle pour slogan. La société Sanofi, géant pharmaceutique français, vient d’annoncer la suppression de 466 postes, dont 299 en France, précisément dans sa branche recherche et développement. L’entreprise est-elle en difficulté ? Son secteur nécessite-t-il moins de recherches et d’innovations qu’auparavant ? Non, cent fois non !

Troisième capitalisation boursière de la Bourse de Paris, derrière Total et LVMH, Sanofi a réalisé un chiffre d’affaires de 34,46 milliards d’euros en 2018. La même année, sur un résultat net de 6,82 milliards d’euros, ce sont pas moins de 3,773 milliards d’euros de dividendes qui ont été versés aux actionnaires.

Ce n’est pas tout. Sanofi est la première entreprise française en termes de recherche et développement avec 4.200 employés. Cette place de champion tricolore est tenue malgré, déjà, de lourds plans de licenciements : 4.000 suppressions d’emplois entre 2009 et 2015, deux cessions d’établissements, à Toulouse et à Lyon, en 2018, et d’ores et déjà 1.200 postes supprimés pour la seule année 2019. Parmi eux, 700 salariés des services supports, débarqués en mars, puis 232 commerciaux remerciés une semaine plus tard, dans le cadre d’un si mal-nommé « plan de sauvegarde de l’emploi » (sic).

Sanofi bénéficie, de la part de l’État, autant du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) que du Crédit impôt-recherche (CIR), par millions d’euros chaque année. Le tout, sans aucune contrepartie, pas même en termes de maintien de l’activité ou de l’emploi. Depuis l’annonce de cet énième plan de licenciements, le cinquième en six ans dans l’hexagone, l’État est curieusement bien silencieux. M. Macron ne veut pas froisser ses très chers amis financiers. L’action Sanofi, quant à elle, grimpe à toute vitesse.

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