Covid-19 : La guerre de classe qui se trame
Dans une vidéo mise en ligne sur facebook au printemps dernier, la sociologue et intervenante dans notre premier documentaire Monique Pinçon-Charlot détaille avec gravité les événements que l’humanité subit.
« Les capitalistes profitent de ça [la pandémie] pour faire la stratégie du choc, c’est-à-dire pour arriver à accélérer la violence du capitalisme« , détaille la spécialiste de la classe capitaliste française, qui en veut pour preuve les « mesures prises par ordonnances qui dérogent au code du travail et donnent les pleins pouvoirs aux employeurs« . Dès le printemps, elle notait qu’ « on [était] face à un confinement à géométrie variable, c’est-à-dire que le coronavirus est devenu un virus de classe« .
Le COVID-19, une maladie de classe ? La pandémie ainsi que les mesures économiques et politiques prises pour l’endiguer, après des décennies de paupérisation organisée, pour ne pas dire de sabotage, des services publics et particulièrement celui de la santé, frappent effectivement les plus pauvres.
S’il est plus facile de désigner la classe dominante que les classes dominées, il est pourtant impératif de (re)mettre les termes sur leurs pieds sémantiques pour analyser avec justesse la séquence que nous vivons et le monde qui nous entoure.
La classe ouvrière française du XXIème siècle, composée non seulement des ouvriers des usines et des chantiers mais également des employés des commerces, des services publics, des bureaux, des centres de logistiques, autant de petites mains assignées à un poste de travail sans aucune maîtrise du processus productif autre que celle permise par la répétition des mêmes gestes, est effectivement « en première ligne ».
En première ligne comme les infirmiers, aides-soignants, auxiliaires et autres contractuels des hôpitaux publics, également comme les caissiers, chauffeurs routiers, ouvriers à la chaîne, les livreurs pseudo « auto-entrepreneurs » ; toutes celles et tous ceux qui doivent se rendre au travail parce qu’ils appartiennent au camp des cols bleus contemporains face à celui des cols blancs, prennent pour la population les risques pour leur santé nécessaires au maintien de l’économie, évitant qu’elle ne sombre totalement.
Les études statistiques et les retours du terrain viennent confirmer l’idée d’un virus de classe. Dans la métropole lilloise, c’est à Roubaix et Tourcoing que le virus circule le plus activement ; et dans la première, qui cristallise le fossé béant entre les classes, en tant que ville la plus pauvre de France et lieu de naissance du Français le plus riche, Bernard Arnault, « les cas sont beaucoup plus graves, beaucoup plus lourds » qu’ailleurs. Déjà entre le 22 et le 24 octobre, une vingtaine de patients avaient été transférés vers d’autres hôpitaux, l’établissement roubaisien ne pouvant faire face seul à l’afflux de contaminés ayant contracté une forme sévère de COVID-19. En somme, Roubaix est la ville la plus touchée par le coronavirus de la France métropolitaine.
Le semi-confinement annoncé le 28 octobre et décidé en très petit comité autour d’Emmanuel Macron, qui relève davantage d’un couvre-feu généralisé que d’un confinement tel qu’on l’a connu au printemps dernier, isole les employé sur leur temps libre et les oblige à sortir pour travailler, du moins pour les millions de salariés et de travailleurs pseudo-indépendants dont les donneurs d’ordres exigent la présence sur le lieu de travail. Dans ce contexte, les transports continueront, en région parisienne et dans d’autres grandes métropoles, à connaître un afflux d’usagers qui ne pourront logiquement pas respecter la distanciation « sociale » entre les personnes.
Pendant ce temps, les capitalistes sont bien à l’abri dans leurs quartiers sécurisés ou dans leurs résidence de campagne. Interrogée par Daniel Mermet sur la générosité affichée par les plus riches, Monique Pinçon-Charlot rappelle que le manque à gagner d’argent public du fait des cadeaux fiscaux dont ils profitent s’élève à 300 milliards d’euros par an. Soit peu ou prou le même ordre de grandeur que les crédits exceptionnels débloqués par gouvernement et le chef de l’État français, dont les travailleurs, qu’ils soient salariés, indépendants, privés d’emploi, en formation, malades ou retraités, voient si peu la couleur mais devront finir par régler dans leur totalité, par la ponction sur la création de valeur au nom du remboursement de la dette publique.
Allant plus loin dans ce raisonnement, la sociologue développe, dans la vidéo mentionnée plus haut comme dans son entretien pour les Inrockuptibles, son hypothèse qui est « la guerre de classe, dont le coronavirus n’en est qu’un champ de bataille« . Alertant solennellement les travailleurs de France et du monde : « Le dérèglement climatique est la seule solution pour éliminer la partie la plus pauvre de l’humanité, parce que ce sont des bouches qui ont faim et des bouches qui ont soif, et aujourd’hui la planète est foutue à cause et à cause seulement des capitalistes, l’objectif conscient et déterminé de cette classe, de cette caste, de cette mafia, de ces criminels en cols blancs, c’est bien d’exterminer la moitié la plus pauvre de l’humanité avec l’arme terrible qu’est le dérèglement climatique. » Ce dernier étant, pour Monique Pinçon-Charlot, directement responsable de la proximité entre l’homme et les animaux étant donné la destruction de leur milieu naturel, donc responsable des zoonoses dont fait partie le COVID-19.
Benoit Delrue, le 1er novembre 2020
Il faut sortir du capitalisme sinon c’est la fin de l’humanité car le capitalisme est encore en crise et c’est la plus grosse de son existence. Le capitalisme lorsqu’il est en crise ne sait pas en sortir c’est pourquoi il nous a fait 2 guerres mondiales 17-18 et 39-45, ces deux guerres ont fait des ravages considérable mais là pollution à l’époque a été modeste, mais aujourd’hui on va aller à une guerre qui sera NUCLEAIRE et la fin de l’humanité il faut absolument dire ça aux gens afin qu’ils ne tombent pas dans ce coup fourré.
Une simple question : Et quand les nantis auront – via la pandémie qu’ils ont sciemment provoquée si l’on en croit cette sociologue – supprimé indirectement la classe pauvre, qui va leur cirer les bottes et nettoyer leurs latrines ? Leur cuire le pain et élever les animaux- source de protéines – et cultiver les céréales et les légumes ? Des robots sans doute…