Ce que le GIEC ne dit pas

Ce fait n’est pas nouveau: on observe un réchauffement global de la température terrestre depuis le XIXe siècle mais le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), dans son rapport publié lundi 28 février, observe que celui-ci s’accélère depuis le début du XXIe siècle et qu’il risque même d’encore s’aggraver dans les années qui viennent.

De plus, il précise que ces évolutions sont dues à l’exploitation humaine de la planète, confirmant donc la thèse de l’anthropocène

Comme on le sait, le GIEC s’appuie sur les technologies et recherches scientifiques des plus sophistiqués. 

Il est donc intéressant de constater que si l’action humaine est prépondérante dans le réchauffement, c’est que l’activité naturelle (celle qui échappe à la production humaine) est restée stable, tant et si bien qu’on peut estimer qu’elle n’est en rien responsable du phénomène d’accélération. 

Ainsi, la logique est claire et un brin éculée en cette période: si on continue ainsi, on ne court pas droit vers la catastrophe mais le cataclysme. Bien sûr, on pourrait spéculer sur la manière dont cela va se produire et on en a déjà un premier aperçu avec la pandémie, dont l’origine la plus probable serait la zoonose – même si on ne peut effectivement jamais totalement écarter la thèse de l’accident de laboratoire – c’est à dire une conséquence directe de l’activité humaine sur son écosystème.

Malhonnêteté journalistique

Évidemment, ces choses sont relayées par nos organes de presse (preuve ici avec un article de franceinfo) qui leur permet de développer l’habituel discours catastrophiste avec une photo apocalyptique d’un feu de forêt.

D’ailleurs, il est intéressant de noter que franceinfo précise que le GIEC ne fait pas d’analyse pays par pays mais se permet, à partir des conclusions du groupe, de “se penche[r] sur la situation de la France”. Nous nous permettons ici de relever la malhonnêteté intellectuelle du site d’information du service public qui utilise un travail pour développer un discours qui n’a rien à voir avec le rapport du GIEC. On ne peut établir de conclusions sur la situation spécifique de la France avec les analyses globales qui ne traitent à aucun moment (hormis sporadiquement dans la partie Atlas du rapport) de ce qui se passe dans notre pays. 

Le problème scientifique du GIEC

Mais tel est le problème des rapports du GIEC : au-delà du constat et de ses explications les plus poussées, le rapport du GIEC ne dit rien d’autre. Si notre modèle est responsable de sa propre perte, ne faudrait-il pas en changer ? Mais dans ce cas, par quoi le changer ? Quelles sont les pistes ?

Aujourd’hui, le GIEC ne répond pas à ces questions naturelles et même essentielles à toute réflexion scientifique. Porter une analyse sur des résultats, les discuter et finalement en porter un jugement fait partie de tout travail scientifique, ce que ne fait pas le Groupe. D’ailleurs, c’est peut être la principale critique que l’on peut formuler devant le rapport: parmi tous les scenarii proposés par le GIEC, tous ont comme point commun qu’ils se feront avec le mode de production capitaliste. 

Pourtant, ne pourrait-on pas se demander, dans la mesure où les changements climatiques sont dus à l’activité humaine, qu’en la rationalisant, la planifiant, la rendant plus sobre, les prédictions catastrophistes seraient atténuées ? 

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