Suicide d’une étudiante de l’IUT d’Angers : un drame dont l’État se rend coupable (Communiqué de l’UNEF Angers)

Nous reproduisons ici le communiqué de la section locale angevine de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) suite à la tragédie qui vient de frapper la communauté universitaire.

Ce dimanche 27 février, “une étudiante de l’IUT d’Angers a mis fin à ses jours dans sa chambre du Centre Régional des Oeuvres Universitaires et Scolaires (CROUS)”, rapporte le journal Ouest France du 2 mars 2022. Ce drame n’est malheureusement pas un cas isolé, l’UNEF Angers souhaite apporter tout son soutien aux proches de la jeune fille et à toutes celles et ceux qui ont dû survivre à cette épreuve qui n’est pas sans rappeler l’épidémie de suicides d’étudiant.e.s de l’hiver 2020.

Depuis le début de la pandémie, les suicides et tentatives de suicide chez les étudiant.e.s se sont multipliés partout en France. Malgré les mises en garde de la commission d’enquête parlementaire pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse[1] et les alertes de l’UNEF, l’État n’a encore pas su être à la hauteur des enjeux humains. En effet, le bilan du mandat de Mr. Emmanuel Macron est loin d’être en faveur de l’amélioration de nos conditions de vie et d’études : mise en place de la sélection à l’Université, augmentation des frais d’inscription pour les étudiant.e.s extra-communautaires, baisse des APL, baisse des budgets alloués à l’ESR, etc. Une politique libérale qui impacte le bien-être des étudiant.e.s et qui laisse perplexe quant à l’avenir de nos services publics de la formation, du CROUS et de la santé.

L’Université d’Angers est l’université la plus sous-dotée par rapport à son nombre d’étudiant.e.s. Les mêmes chiffres sont répétés tous les ans : 2 mois de délai pour pouvoir prendre rendez-vous avec un.e psychologue au Service de Santé Universitaire, le même temps pour un rendez-vous avec une assistante sociale, en moyenne 1000 étudiant.e.s commencent l’année universitaire sans logement sur Angers, etc.

Face à ce drame, l’UNEF Angers souhaite rappeler son combat contre la précarité étudiante. La construction de 400 logements CROUS et l’embauche d’un psychologue à l’Université d’Angers sont des avancées mais force est de constater que cela reste insuffisant pour répondre aux besoins des étudiant.e.s. Si l’Etat continue de se désengager dans la Santé et dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche nous n’arriverons jamais à accompagner correctement les étudiant.e.s.

Une fois de plus, l’UNEF Angers apporte ses condoléances et reste à la disposition des proches. Nous demandons l’embauche immédiate de psychologues au SSU de l’UA et la mise en place d’une cellule d’écoute par l’Université d’Angers pour les proches de la victime. Cela doit passer par une rallonge budgétaire de la part du Ministère pour permettre un réel suivi des étudiant.e.s en détresse à Angers et sur les sites délocalisés de l’UA.

[1 : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/cecovidj/l15b3703_rapport-enquete#]

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