Le premier mensonge du quinquennat : Olivier Véran a dégainé plus vite que son ombre

Interrogé sur BFMTV dès les premières minutes après la divulgation des résultats du second tour de l’élection présidentielle, l’encore ministre de la Santé Olivier Véran a tenu à “remercier les Français qui se sont déplacés… et qui ont fait confiance à Emmanuel Macron“.

“Confiance”, vraiment ?

Ce n’est pourtant pas en raison d’une quelconque forme de “confiance” en la politique du gouvernement actuel et du chef de l’État que ce dernier a réussi à être élu pour la deuxième fois de suite au suffrage universel, une première sous la Vème République en l’absence de cohabitation avec une majorité parlementaire opposée au parti présidentiel.

Si le Président des Riches a été élu, c’est par rejet de l’autre, Madame Le Pen étant elle-même candidate de la grande bourgeoisie et ajoutant à la politique antisociale de l’ultralibéralisme le poison du rejet de toute différence du nationalisme.

Ce n’est pourtant pas le moment de se féliciter

Avec une abstention historiquement haute, à un point jamais vu pour un second tour de l’élection présidentielle depuis celui de 1969 qui a vu l’opposition entre un candidat de centre-droit et un candidat de droite gaulliste ; et avec une extrême-droite n’ayant jamais récolté autant de suffrages dans l’histoire contemporaine de notre pays, ce qui permet au passage à Mme Le Pen de qualifier son score d'”éclatante victoire“, les macronistes n’ont franchement pas à se féliciter de la situation dont ils se sont rendus les premiers responsables.

Après un quinquennat émaillé d’une foule de mensonges produits à vitesse industrielle et propagés à grande ampleur par le gouvernement lui-même, depuis la justification du “ruissellement” pour excuser la suppression de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF), le mépris formulé autour des “économies” permises par le coup de sabot de 5 euros sur l’Aide Personnalisée au Logement (APL), jusqu’à la diplomatie affirmée de la paix et de la main tendue avant qu’on apprenne cette semaine par voie de presse, et sans débat préalable au Parlement, que le gouvernement fournit des armes lourdes à l’Ukraine pour faire face à l’invasion russe – un objectif qui semble noble moralement, mais qui place matériellement la France parmi les cobelligérants – en passant par les crises successives des Gilets Jaunes ou du Covid-19, le coup d’envoi est donné pour le concours de la plus grande tromperie entre les ministres actuels et à venir de Monsieur Macron.

Les travailleurs de France astreints au combat

Avec la réforme des retraites visant à déplacer l’âge légal de départ à 65 ans, le conditionnement du versement du Revenu de Solidarité Active (RSA) à “15 à 20 heures de travail hebdomadaires“, l’augmentation lourde des frais d’inscription à l’université française, tous prévus par le prochain gouvernement, il n’est pas question pour les forces vives de notre pays – sa classe ouvrière, des champs aux bureaux en passant par le bâtiment, la restauration, le commerce, l’industrie et la logistique – ni d’un quelconque vote d’adhésion pour le Président sortant, ni de baisser la garde et les armes à leur disposition pour instaurer un rapport de force favorable à leurs aspirations.

Il faudra du temps pour digérer cette élection présidentielle 2022, qui aura été émaillée bien davantage d’échecs pour le camp du progrès scientifique et de la justice sociale que de succès sur lesquels s’appuyer. Les luttes sociales seront nombreuses, intenses et très certainement massivement suivies contre la politique de M. Macron, et elles trouveront en notre association un porte-voix pour développer les chemins d’espoir et dès demain, de victoire.

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