Le RN est raciste, LFI est-elle antisémite ? Bilan contre bilan

Dans sa conférence de presse de près de deux heures tenue hier mercredi 12 juin, le Président Emmanuel Macron a renvoyé dos à dos « les deux extrêmes ».

Si sa parole ne vaut rien et son poids dans la vie politique devient inversement proportionnel au rejet viscéral qu’il suscite chez les Français, il cherche surtout à alimenter le chaos qu’il a provoqué en dissolvant l’Assemblée nationale. Avec un objectif : quitte à perdre, autant faire perdre la gauche, en la stigmatisant ; le RN, au moins, ne l’empêcherait pas de mener à bien sa carrière dans la classe capitaliste.

Les médias dominants, sous l’influence des propriétaires ou annonceurs industriels, répètent depuis des mois que la France insoumise (LFI) serait antisémite. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) en vient à accuser régulièrement de nombreux responsables, à commencer par la nouvelle eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan, de tenir des propos antisémites.

Par extension, le CRIF se sert de ses canaux de communication officiels pour dénoncer le Front populaire, l’union de la gauche incluant socialistes, écologistes, communistes et insoumis pour les législatives des 30 juin et 7 juillet, comme étant un accord « infâme ».

Répété tous les jours par des milliers de personnes, le mensonge a infusé dans notre société au point qu’une grande partie de la population française y adhère pleinement… sans jamais revenir aux sources de ce qui pourrait justifier une accusation aussi grave, ni apporter la moindre preuve.

LFI a condamné les attaques du 7 octobre

A l’origine de l’ampleur considérable prise par ce qui préexistait depuis quelques années à l’extrême-droite, où l’on est toujours prompt à voir dans la défense des musulmans une haine des juifs, les massacres du 7 octobre perpétrés par le Hamas en Israël n’auraient pas été condamnés par les dirigeants de LFI.

C’est factuellement faux : les élus et dirigeants politiques de ce mouvement qui avaient pris l’habitude de réagir aux événements de l’actualité, et de surcroît au conflit israélo-palestinien, ont unanimement condamné les meurtres, viols et enlèvements aveugles commis le 7 octobre 2023.

« Oui, mais », rétorquent alors la plupart des journalistes engagés dans une entreprise de discrédit systématique du mouvement insoumis, « les élus LFI n’ont pas qualifié le Hamas de mouvement terroriste et la tragédie du 7 octobre d’attentat ». C’est vrai, mais c’est tout de même radicalement en décalage avec l’accusation originelle d’absence de réaction, de compassion ou de solidarité vis-à-vis de la population israélienne.

Surtout, ne pas apposer l’étiquette « terroriste » sur le Hamas ne signifie pas « soutenir » le Hamas, bien que ce raccourci soit usé jusqu’à la corde par les éditorialistes et politiciens farouchement anti-insoumis. LFI a qualifié les massacres du 7 octobre de « crimes de guerre » et la sortie la plus douteuse, mais solitaire et dans les cordes face à Jean-Jacques Bourdin en interview à Sud Radio, revient à la députée Danièle Obono qui a assimilé le Hamas à la résistance palestinienne. Ce qui ne signifie pas, là non plus, qu’elle soutenait le mouvement islamiste, ses théories ou ses méthodes.

Quand LFI a fait le choix sémantique de ne pas considérer le Hamas comme un mouvement « terroriste » et d’employer le terme de « crimes de guerre », c’était dans une logique bien précise : resituer la nature du conflit israélo-palestinien.

Le 7 octobre, ce n’est pas une nébuleuse terroriste qui a frappé au cœur d’un État éloigné, comme Al-Qaïda à New-York ou Daech à Paris, mais un acte de guerre commis par des Palestiniens poussés dans les bras du Hamas, tant par la situation extrême vécue par l’emprisonnement infini à ciel ouvert dans la minuscule bande de Gaza, que par le gouvernement d’extrême-droite israélienne de Benyamin Netanyahou lui-même. Rappelons ici que le mouvement islamiste a été financé et soutenu par l’État d’Israël pour affaiblir l’Autorité palestinienne légitime et empêcher la reconnaissance de l’État de Palestine.

Le 7 octobre ont eu lieu des crimes aveugles commis par une partie prenante du conflit, le Hamas, aux abords du territoire palestinien de Gaza qui a subi, ces vingt dernières années, des massacres de la part de Tsahal, l’armée israélienne et l’une des plus puissantes au monde, dans un conflit vieux de 75 ans entre deux pays voisins dont le premier se fait coloniser par le second. Ces actes, le droit international les juge comme des « crimes de guerre », comme l’a confirmé encore récemment la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye.

C’est la logique de s’en tenir au jargon du droit international, considérant d’ailleurs le Hamas comme un belligérant dans une guerre régulière, qui a conduit les dirigeants insoumis à ne parler ni d’attentat, ni de terrorisme. Croire qu’ils soutiennent pour autant ce qu’ils ont eux-mêmes condamnés est au mieux naïf ; le faire croire, c’est propager un mensonge.

Nous le disons d’autant plus sereinement que nous ne partageons pas cette démarche tactique de LFI qui lui a porté préjudice. Le 1er novembre 2023, nous écrivions dans les colonnes d’Infoscope que, « en refusant de parler d’attentats terroristes pour les tueries et enlèvements du 7 octobre », LFI a réalisé « une faute rhétorique qui rend tous leurs appels à la paix développés par la suite confus et inaudibles ».

Mais ce n’est pas parce que nous ne partageons pas la logique de LFI que nous laisserons les loups hurler à l’antisémitisme quand cela est employé pour propager la peur chez les Français.

Celles et ceux qui relayent de telles accusations s’avèrent être les fidèles soldats des puissances capitalistes françaises qui elles, effectivement, peuvent avoir peur d’un exécutif composé en partie de la France insoumise puisqu’un tel gouvernement entrerait dans une logique, non pas d’une quelconque discrimination, mais d’une entrave salvatrice à la prétention des milliardaires à exploiter sans limite aucune la nature et les travailleurs, à accumuler des richesses par centaines de milliards et à profiter de l’ultra-libéralisme macroniste combattu par la gauche.

Pas une seule décision de justice

Disons-le clairement : l’antisémitisme n’est pas une opinion comme une autre, elle est parfaitement illégale au regard du droit français. Les propos antisémites sont des délits caractérisés comme tels et punis de lourdes amendes et de peines d’emprisonnement ferme, des infractions au nombre de trois dans l’arsenal législatif français : le délit de diffamation avec une connotation antisémite ; le délit d’injure avec une connotation antisémite ; et le délit de provocation à la haine raciale, qui concerne également la provocation à la haine des juifs.

Si les propos antisémites des dirigeants insoumis étaient si évidents et néfastes que le prétendent les chiens de garde du capitalisme, les plaintes auraient abondé, les procédures pénales auraient débuté, de premières décisions de justice auraient été prises et cela aurait été abondamment commenté dans le sérail médiatique.

Il n’en est rien pour une raison simple : depuis des années que LFI essuie de la droite et des puissances d’argent des accusations d’antisémitisme, jamais une procédure n’a abouti, jamais un procès ne s’est tenu, jamais un jugement n’a été rendu et jamais une condamnation n’a été prononcée.

La raison pour laquelle il n’y a eu strictement aucune condamnation des insoumis devant la justice pour des actes ou, en l’occurrence, des propos antisémites est évidente mais doit être rappelée. C’est parce qu’aucune preuve matérielle ou concrète ne vient attester de la moindre véracité des accusations d’antisémitisme pourtant portées à longueur d’antenne sur les médias de masse.

À La France insoumise, mouvement lancé par Jean-Luc Mélenchon en 2016, au Parti de Gauche créé en 2009, à l’association Pour une République Sociale du temps où M. Mélenchon était au Parti Socialiste : jamais le multiple candidat aux élections présidentielles n’a fait preuve de la moindre commission ou justification de diffamation ou d’injure à caractère antisémite, ni de provocation à la haine raciale.

La garde rapprochée de Jean-Luc Mélenchon, depuis les historiques Alexis Corbière ou Eric Coquerel jusqu’à Manuel Bompard et Mathilde Panot, a toujours été attachée à la République « une et indivisible », au peuple « un et indivisible ». Les dirigeants insoumis, toujours aujourd’hui, ne sont pas seulement des prétendants à l’héritage d’Émile Zola et de Léon Blum ; ils font pleinement partie des descendants politiques directs de cette gauche réunie au début du XXème siècle autour de l’affaire Dreyfus puis partie prenante du Front populaire.

En s’en tenant strictement à la version officielle des institutions d’un État ultra-libéral et pro-capitaliste tel qu’est la France aujourd’hui, qui n’a aucun intérêt à concéder la moindre faveur à un mouvement de la gauche radicale qui combat l’ultra-libéralisme et le capitalisme, les insoumis, dirigeants, élus et militants ne se sont jamais rendus coupables d’actes ou de propos discriminants, a fortiori antisémites.

Les dirigeants du RN incitent à la haine raciale

A l’inverse, le Rassemblement National et ses dirigeants se sont vus à maintes reprises condamnés par la justice pour provocation à la haine raciale.

Le RN est exactement la continuité du Front National, il en a d’ailleurs conservé le logo et le programme. Le FN, nom du parti jusqu’en 2018 – ce n’est tout de même pas vieux comme Mathusalem – a été pendant la majeure partie de son histoire présidé par un homme, Jean-Marie Le Pen, condamné à de nombreuses occasions pour des propos racistes et antisémites.

La liste de candidats investis par le RN et d’élus ayant conservé l’étiquette du parti malgré des condamnations pour des faits de violence physique ou verbale, avec la circonstance aggravante du caractère raciste de ces actes, est trop longue pour que nous la fassions ici.

Nous donnerons tout de même un exemple révélateur et récent pour contrecarrer l’idée selon laquelle « le RN ne [serait] pas le FN » et que « le parti [aurait] changé ».

Julien Sanchez est l’un des principaux représentants du Rassemblement National. La Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH), qui veille notamment au respect de la liberté d’expression, l’a débouté le 15 mai 2023 et confirmé les condamnations rendues plusieurs fois par la justice française.

Candidat aux élections législatives en 2012 dans la circonscription de Nîmes, M. Sanchez avait volontairement laissé des commentaires appelant à la haine contre les musulmans sur sa page Facebook. Lors des procès, il avait été établi qu’il avait eu plusieurs fois la possibilité de supprimer ces commentaires et qu’il avait sciemment fait le choix de les maintenir pour créer une émulation autour de sa candidature et contre celle de ses adversaires politiques.

Depuis, Julien Sanchez est devenu maire de Beaucaire, dans le Gard, l’une des trois plus grandes villes administrées par le RN avec plus de 16.000 habitants. Peu de temps après son accession au poste d’édile, il a supprimé le repas de substitution dans les cantines scolaires de sa commune les jours où du porc était servi. Le Conseil d’État a annulé plusieurs fois cette décision, considérant qu’il s’agit là d’un acte discriminant contre les enfants de confession ou de culture juives et musulmanes.

M. Sanchez est un acharné de la justice puisque, dans l’affaire des commentaires Facebook, il a fait appel de toutes ses condamnations dans toutes les juridictions possibles et chaque fois, l’enquête et le procès ont démontré que les propos de haine ont été volontairement maintenus, voire encouragés, par le responsable RN. La Grande Chambre de la CEDH, formation suprême de la juridiction, ajoute que « les commentaires litigieux qui s’inscrivaient dans le cadre spécifique d’une période électorale […] relevaient assurément d’un discours de haine et étaient donc illicites ».

Julien Sanchez est devenu en 2017 porte-parole national et en 2022 vice-président du RN, postes qu’il occupe toujours aujourd’hui.

Ce seul parcours est probant et nous pourrions y ajouter de nombreux autres exemples récents, du maire adjoint RN de Fréjus, Patrick Renard, poursuivi en appel en ce moment même pour provocation à la haine raciale et contre qui cinq ans d’inéligibilité ont été requis, jusqu’au député RN de Gironde, Grégoire de Fournas, qui a jugé bon de hurler dans l’hémicycle parlementaire des propos racistes à l’automne 2022 – plusieurs députés affirment avoir entendu « retourne en Afrique » alors qu’un député noir avait la parole, lui se défend en affirmant avoir lancé « qu’ils retournent en Afrique ». M. Fournas a toujours conservé la confiance de Marine Le Pen et Jordan Bardella.

Deux poids, deux mesures

Selon notre État de droit, les dirigeants du RN se sont donc plusieurs fois rendus coupables de provocation à la haine raciale ; jamais les dirigeants insoumis.

Et pourtant, les mêmes médias réactionnaires, conservateurs ou libéraux qui font la part belle aux arguments et aux invités du Rassemblement National, qui se refusent de plus en plus à nommer la position de ce parti sur l’échiquier politique – l’extrême-droite – et qui ne veulent plus employer d’arguments « moraux » contre le RN, sous prétexte que ce serait inapproprié ou insultant pour ses électeurs, ces mêmes médias, donc, s’emploient à « diaboliser » la France insoumise sur des arguments moraux par des accusations n’ayant aucun fondement ni juridique, ni journalistique, ni factuel.

D’un côté, la France insoumise serait antisémite pour ne pas avoir employé les mêmes termes que Manuel Valls ou Meyer Habib – deux relais politiques français de l’extrême-droite israélienne – dans leur explication de la guerre au Proche-Orient, bien que les élus insoumis aient condamné les massacres du 7 octobre, bien qu’ils aient témoigné leur solidarité avec la population israélienne et bien qu’ils n’aient jamais été condamnés pour la moindre discrimination dans les actes ou les propos.

De l’autre côté, le Rassemblement National, multi-condamné pour provocation à la haine raciale, est devenu respectable et respecté par les élites économiques, politiques et médiatiques parce que ses députés portent des cravates, bien que leur programme n’ait pas changé, bien qu’ils propagent la haine par leurs méthodes et leurs idées, bien qu’ils désignent toujours un ennemi de l’intérieur en la personne des immigrés ou des musulmans quelles que soient leurs contributions à la richesse de la France – elles sont niées par le RN.

La lecture de la recomposition politique par les médias dominants prêterait à sourire si les temps n’étaient pas si tragiques. Les dirigeants insoumis ont condamné les attaques du Hamas autant de fois qu’ils en ont eu l’occasion, mais aux yeux des éditorialistes et animateurs de plateaux télévisés, il vaut mieux leur redemander chaque fois qu’ils sont invités parce qu’on serait en droit de douter de leur sincérité.

Quels journalistes s’emploient à appliquer le même exercice avec les dirigeants du Rassemblement National ? Qui a eu, non pas l’audace ni le courage, mais la plus élémentaire des intégrités déontologiques, d’interroger les responsables du RN sur la dernière fois qu’ils ont condamné des massacres de civils arabes ? En Palestine ou ailleurs ? Cette année ou avant ?

L’extrême-droite qui juge bon d’accuser sans cesse la gauche de « relativisme » et d’antisémitisme, tient en vérité pour principe intangible un relativisme total dans la considération des vies humaines, civils ou enfants.

Elle fait mine de s’apitoyer sur le sort des Israéliens pour mieux faire oublier que c’est elle qui, il y a moins d’un siècle, a provoqué l’exil et le massacre des juifs d’Europe, mais elle n’a jamais eu et n’aura jamais le moindre mot de compassion pour les massacres en cours de populations arabes. Ce deux poids, deux mesures s’appelle le racisme.

Tentative désespérée de diviser la gauche

Les tenants des grands médias ont bien compris que la Macronie était hors-jeu pour espérer gagner une quelconque majorité parlementaire à l’issue du scrutin des 30 juin et 7 juillet et ont bien conscience que ce sera ou le RN, ou le Front Populaire.

Conformément à la position historique de la bourgeoisie française et européenne, « Plutôt Hitler que le Front Populaire », les élites économiques mettent toute leur énergie dans la division entre les différentes composantes de gauche, cherchant à instiller le poison de la discorde. Toute personnalité de gauche interrogée dans les médias se voit rappeler combien les différences entre les partis de gauche sont trop grandes pour prétendre à une union sincère, mais ce traitement médiatique, les journalistes zélés des plateaux dorés se gardent bien de l’administrer aux responsables RN, à qui ils déroulent le tapis rouge, feignant d’ignorer que le programme économique du RN apparaît, à la surface du moins, très éloigné de celui d’Eric Ciotti ou de Marion Maréchal.

Être maltraité de la sorte par l’arsenal médiatique pour quiconque se présente en défenseur du Front Populaire, accusé d’être antisémite ou allié à des antisémites, fonctionne chez les moins solides des figures de la gauche mais reste, heureusement, infructueux pour déstabiliser les militants les plus sincères.

Nous connaissons les différences entre les différentes composantes de la gauche et ce qui caractérise ce camp politique est précisément le fait de ne pas se tenir en ligne droite derrière un chef, mais la capacité d’exprimer toutes les sensibilités sur tous les sujets, dans des débats parfois âpres mais toujours enrichissants quand ils se font sous l’égide d’une dynamique unitaire et potentiellement victorieuse.

Sur la question israélo-palestinienne, par exemple, il y a un consensus à gauche pour caractériser la guerre de conflit politique et il existe des débats sains pour trouver des solutions politiques aux sources des massacres en cours, autour de réflexions sur une solution à deux États ou à un État binational. L’idée directrice est de garantir la reconnaissance des droits civiques, sociaux pour tous, juifs comme arabes, et de garantir aux populations partageant ce territoire une paix durable car fondée sur la justice.

A l’extrême-droite, on ne s’embarrasse pas avec ce type de réflexion ou de débat. Du point de vue du RN, ce qui oppose Israël aux Palestiniens n’est rien d’autre qu’un conflit religieux et civilisationnel, considérant, comme M. Netanyahou, que massacrer des civils palestiniens revient à faire reculer le terrorisme islamiste, et que les communautés n’ont pas vocation à se partager un territoire et vivre ensemble sous les mêmes institutions républicaines.

Pour conclure, ce sont les accusations d’antisémitisme gratuites et le signe « égal » mis entre le Front Populaire et le RN qui relèvent d’une authentique infamie. Ces méthodes, initiées par Emmanuel Macron et les médias de masse, puis reprises à l’unisson par des travailleurs momentanément vaincus par l’idéologie dominante, tendent à banaliser toujours plus l’extrême-droite, poussant à la considérer comme une force capable de gouverner sans nous précipiter vers un régime autoritaire et vers la guerre.

Si d’aventure le RN venait à gagner le 7 juillet et à gouverner dans un mois, il sera bien trop tard pour espérer sortir sans encombre de l’engrenage dans lequel la France se sera fourrée.

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