EDF, la mise en enchère de la souveraineté électrique de la France.

C’est dans l’indifférence générale des médias et des réseaux sociaux que la France perd sa souveraineté énergétique. Depuis trente ans, l’État français se prit d’une passion pour les privatisations. Aucune majorité n’y résiste, entre 1995 à 2015, le nombre d’entreprises sous le contrôle de l’État est passé de 3000 à 1625 et les salariés de 2 200 000 à moins de 800 000. Pourquoi céder au privé un bien de la collectivité ? Pour les défenseurs, privatiser est une question d’efficacité. C’est dans le cadre de ce dogme qu’une nouvelle privatisation est sur les cartons du gouvernement. Sous le nom « Hercule » que la compagnie Electricité De France (EDF) est sur la table de discussion à Bercy. Ce projet est le fruit de la direction générale de la concurrence de la commission européenne qui exige un démantèlement de l’électricien français. L’agence des participations de l’État qui porte la participation publique de 83,6% au capital de l’EDF résume les exigences de Bruxelles dans un document confidentiel révélé par le journal Reporterre. Le but est de conformer l’entreprise au droit européen de la concurrence. Actuellement, le projet est en cours de négociation entre l’exécutif et la commission européenne. Beaucoup de parlementaires déplorent l’opacité de la négociation, on peut citer l’exemple de Marie-Noëlle Lienemann, députée de la 4ème circonscription de l’Isère. « Aujourd’hui, nous ne savons pas ce qui se négocie. Alors quand il n’y a pas d’information, quand il y a un tel manque de transparence, évidemment on imagine le pire et on se bat contre le pire ». Le plan Hercule pourrait avoir des conséquences sur l’avenir de l’électricité en France. Dans le cadre de cet article, il est intéressant de revenir en arrière afin de prendre en compte plusieurs choses : la construction du parc nucléaire, la construction européenne, la libéralisation du secteur publique. Car ce projet est pris au sérieux par les salariés et les syndicalistes d’EDF. On peut citer par exemple la manifestation des salariés de la centrale nucléaire de Civaux, une commune du Centre-Ouest de la France, située dans le département de la Vienne en région Nouvelle-Aquitaine. Le syndicaliste CFDT Jérôme Gasc considère que « la vente à 40% de l’entreprise, revalorisée 20 milliards entraînera une hausse de l’électricité et du gaz pour les usagers ». Cela signifie, à l’heure de la transition énergétique, la vente d’une entreprise de l’électricité la moins chère – pour les usagers – et la moins carbonée du monde. 

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