Trump : “Un petit groupe de misérables essaye de nous voler l’élection […] On a gagné cette élection”

Le scrutin présidentiel aux États-Unis est beaucoup plus serré que prévu, les résultats ayant fait mentir les sondages qui donnaient une confortable avance tant en vote populaire qu’en grands électeurs à Joe Biden, le candidat démocrate.

Donald Trump, le 45ème Président de la première puissance économique mondiale, a vu ses scores progresser à mesure que tombait la nuit sur l’ensemble du continent nord-américain et a profité de l’instant pour réaliser un violent coup de force. Tour à tour, des swing states, États-clé ou États-bascule, dont la majorité passe selon les scrutins d’un camp à l’autre, ont été remportés par Trump.

L’Est majoritairement démocrate donnait au préalable une bonne avance à Biden, mais l’Ouest et le Midwest ont clairement inversé la tendance à l’heure où nous écrivons ces lignes. Dans plusieurs États, le dépouillement (comptage des bulletins de vote) a été suspendu et ne reprendra qu’à 8 ou 9 heure le matin du 4 novembre, soit 14 ou 15h heure française. Mais Trump conteste la prise en compte de ces suffrages.

Le scrutin délégataire, où les grands électeurs d’un État sont acquis à un candidat à la présidentielle si celui-ci y remporte même relativement le vote populaire, ne renforce pas l’adhésion vis-à-vis d’une démocratie tournant au fiasco. Le vote électronique ou par correspondance participe à cette défiance des travailleurs étasuniens vis-à-vis de ce système.

A 8h30 heure française, soit 2h30 à Washington D.C., Donald Trump a pris la parole dans une Maison-Blanche transformée en lieu de meeting politique, pour exalter une foule en délire.

Un petit groupe de misérables essaie de nous voler l’élection et nous n’allons pas le permettre” a-t-il déclaré au préalable. “Les résultats ce soir ont été extraordinaires” a-t-il poursuivi, et d’énumérer les swing states (Michigan, Pennsylvanie… où des millions de bulletins de vote n’ont pas encore été dépouillés !) où il a, selon lui, une grande avance sur Joe Biden.

En 2000, il a fallu attendre de longues semaines et jusqu’au mois de décembre avant le dépouillement de tous les bulletins de vote et de nombreux observateurs ont remarqué des irrégularités entachant la victoire de George W. Bush sur Al Gore. Vingt ans après, c’est un scénario bien plus catastrophique qui risque de survenir outre-Atlantique.

La multiplication des milices armées, défenseurs du second amendement ou suprémacistes blancs, galvanisées par l’actuel Président des USA, font planer une grave menace sur la nation étasunienne. Si, aux yeux des plus réactionnaires et comme Trump l’avait tweeté, “ils [les démocrates] essaient de nous VOLER l’élection” – après que Joe Biden ait dit qu’il “pensait gagner” – il pourrait y avoir une prolifération des exactions, expéditions punitives et violences extrêmes s’abattant sur les militants démocrates et les minorités.

Fort de résultats supérieurs à ce qui était attendu, ayant mis en échec les projections de “vague bleue” (démocrate), Donald Trump va tout faire pour se maintenir à la Maison-Blanche. Le milliardaire ultra-conservateur, dénonçant les corrompus alors qu’il incarne mieux que quiconque les corrupteurs, tient entre ses mains le détonateur de la bombe de la guerre civile.

En somme, le 45ème Président des USA va tirer toutes les ficelles possibles et imaginables pour garder le pouvoir. Il est prêt pour cela, s’il n’obtient pas la majorité des grands électeurs selon un premier décompte, à recourir à la violence, en un mot à la force. Non seulement celle de la police, mais surtout celle des milices comme les “Proud Boys, farouchement anti-démocrates, dont les aspirations à la furie ont été sciemment alimentées par Trump.

Jusqu’au bout de son (premier) mandat, l’imprévisibilité du milliardaire républicain aura gouverné et les risques encourus par les exploités, les opprimés, par la grande majorité des travailleurs des États-Unis aspirant à la paix, s’aggravent dangereusement. L’homme d’affaires originaire de New-York et la Cour suprême acquise à sa cause risquent notamment de ne pas respecter le vote par correspondance, que tous les observateurs s’accordent à considérer comme étant à dominante démocrate.

On a gagné cette élection” a lancé Trump, alors même qu’une bonne partie des résultats restent inconnus, avant de prévenir qu’il saisirait la Cour suprême contre “les fraudes“. Ce coup de force du 45ème Président des USA augure une nouvelle séquence durant laquelle l’escalade de la guerre sera plus que jamais un péril d’actualité.

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