Ils étaient au Mali depuis 43 jours : itinéraires des trois jeunes soldats français tués le 28 décembre
Âgés de 21, 23 et 28 ans, les trois soldats français tués hier au Mali, dans la région de Hombori, par un engin explosif ayant touché leur véhicule blindé lors d’une mission d’escorte de convoi, appartenaient au premier régiment de chasseurs de Thierville-sur-Meuse. Ils étaient depuis moins de quarante-cinq jours engagés dans l’opération Barkhane. Retour sur leurs itinéraires.
Dorian Hissakhanian, 23 ans
Né le 3 avril 1997 à Périgueux, le soldat de première classe Dorian Hissakhanian s’était engagé le 4 décembre 2018 au sein du régiment de chasseurs de Thierville-sur-Meuse. Affecté au 2e escadron comme tireur blindé, il est élevé à la distinction de chasseur de 1ère classe le 4 juin 2019 avant d’être décoré de la médaille de la Défense nationale avec échelon « bronze » le 1er janvier 2020.
Il est projeté au Mali le 15 novembre 2020 dans le cadre de l’opération Barkhane au sein du groupement tactique désert Lamy en tant que tireur anti-char. Le 28 décembre 2020, Dorian Hissakhanian décède dans l’accomplissement de sa mission. Il était célibataire et sans enfant.
Tanerii Mauri, 28 ans
Né le 26 mai 1992 à Papeete (Tahiti), le brigadier-chef Tanerii Mauri s’était engagé le 2 août 2011 au sein du régiment d’infanterie de marine du Pacifique – Polynésie, avant de rejoindre le premier régiment de chasseurs de Thierville-sur-Meuse le 4 juin 2013.
Il est engagé sur le territoire national dans le cadre de l’opération Sentinelle en 2016. Il est ensuite déployé en mai 2017 aux Émirats Arabes Unis au sein de l’escadron blindé du 5e régiment de cuirassiers. L’année suivante, il est déployé en République de Côte d’Ivoire d’octobre 2018 à février 2019 en qualité de pilote de véhicule blindé léger (VBL). Il était décoré de la médaille de la Défense nationale avec échelon « bronze » le 1er janvier 2012, de la médaille de la protection militaire du territoire en 2016 et de la médaille Outre-Mer avec agrafes Moyen-Orient en 2017 et Sahel en 2018.
Il est finalement projeté au Mali le 15 novembre 2020 dans le cadre de l’opération Barkhane au sein du groupement tactique désert Lamy en tant qu’adjoint chef de patrouille. Le 28 décembre 2020, Tanerii Mauri décède dans l’accomplissement de sa mission. Il était célibataire et sans enfant.
Quentin Pauchet, 21 ans
Né le 16 mai 1999 à Doullens dans la Somme, le chasseur de première classe Quentin Pauchet s’était engagé le 2 octobre 2018.
Affecté au 2e escadron comme tireur blindé, il est élevé à la distinction de chasseur de 1ère classe le 3 avril 2019. Il accède à la fonction de pilote blindé le 15 juillet 2019. Il a été décoré de la médaille de la Défense nationale avec échelon « bronze » le 1er janvier 2020.
Il est projeté au Mali le 24 novembre 2020 dans le cadre de l’opération Barkhane au sein du groupement tactique désert Lamy en tant que pilote de véhicule blindé léger (VBL). Trente-quatre jours après son arrivée au Sahel, Quentin Pauchet décède dans l’accomplissement de sa mission le 28 décembre 2020. Il était célibataire et sans enfant.
Quarante-sept soldats français tombés au Mali depuis 2013
Depuis le début de l’engagement de la France au Mali en 2013, quarante-sept soldats français ont été tués dans l’accomplissement de leur mission. L’hommage nécessaire à nos morts, pour être complet, ne doit pas empêcher la critique des décisions politiques qui ont amené le déploiement de l’armée française sur le théâtre malien.
Vu les difficultés qu’elle rencontre, l’opération Barkhane au Sahel doit être questionnée quant à ses buts, pour lesquels des soldats ont payé le prix de leur vie. Dans quelle mesure cette opération militaire favorise-t-elle ou entrave-t-elle l’autodétermination du peuple malien ?
Le 18 août 2020, une partie des forces armées maliennes a opéré et réussi un coup d’État à la capitale, Bamako, malgré la condamnation unanime de la communauté internationale. La France, seul pays engagé militairement sur le sol malien, se trouve face à des contradictions grandissantes. L’hostilité du nouveau gouvernement, sous la bannière du Comité national pour le salut du peuple, vis-à-vis de l’opération Barkhane, pose la question des intérêts sous-jacents au maintien de la présence française au Mali.
Crédits informations et photographies : Ministère des Armées.