Vivre ou mourir ensemble

Il est naturel d’avoir peur…

Vu de France, il est évident que l’intervention russe en Ukraine représente une menace directe pour notre mode de vie. Le constat est unanime: en déclarant la guerre, Vladimir Poutine se tient comme responsable de l’agression la plus inouïe sur un Etat souverain européen depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

… de là naît le courage

A ce sujet, le désir de paix exprime peut-être le plus humain des sentiments en cette période trouble. Bien qu’il y ait eu des conflits sur le sol européen depuis 1945, le spectre de l’affrontement des superpuissances sur son territoire semblait éloigné. On le sait, ces choses reviennent comme la peste. Rares sont nos anciens à avoir connu cette époque mais leurs enseignements sont assez récents pour comprendre que la guerre n’est souhaitable pour personne.

On ne sait que ce que l’on tolère qu’une fois face à l’extrême

Pour autant, derrière l’exigence de paix, bien que louable, on ne fait que formuler un voeu pieu: la situation nouvelle imposée par la Russie peint un triste tableau: ce sont les agresseurs qui ont le rapport de force et les sanctions économiques à la Russie ressemblent à un terrible aveu d’échec des décisions politiques européennes et étasuniennes. Il y a beaucoup de perdants et peu de gagnants.

On peut perdre son humanité dans un labyrinthe de chagrin

Ce qu’il nous reste est notre légitime émotion que le Mouvement de la Paix 49 a proposé de partager à Angers. Mais le problème avec l’émotion, c’est qu’elle est mauvaise conseillère, en particulier sur le sujet qui nous occupe et dont il n’aura échappé à personne qu’il soit quelque peu sensible. Dans cette situation, la peur fait naître la paranoïa: l’inquiétude que l’ennemi se trouve déjà parmi nous.

Nous voilà prêts à jeter la France dans la guerre civile d’Eric Zemmour

Ainsi, à Angers, nous avons eu le droit à l’exemple le plus frappant: des militants syndicalistes ont été hués, on a censuré la prise de parole du Mouvement de la Paix, pourtant organisatrice de l’événement, des militants politiques ont été agressés. Ces scènes sont aussi choquantes que fermement condamnables: depuis quand exiger la paix implique de telles manifestations de violence ?

Les folies de la colère nous révèlent à nous-mêmes

C’est clairement un signal fort du fascisme: dans un climat d’extrême tension où les rapports sociaux sont rompus, la tendance à s’en prendre à ses propres compagnons, camarades, concitoyens fait état d’un climat de guerre civile impropre à la gravité des moments que nous traversons. Sans unité, notre parole, déjà lointaine des cercles du pouvoir, n’ont aucune chance de faire infléchir quoique ce soit en faveur de la paix.

On n’a plus le choix il semble, on doit vivre ou mourir ensemble

Face à une situation aussi consensuelle, notre parole doit être forte et claire. Cela implique de comprendre réellement la situation et de pouvoir poser des actes concrets à un concept aussi flou que celui de paix. A ce titre, nous comprenons que le conflit auquel nous assistons est le reflet de stratégies impérialistes entre les Etats-Unis, les Russes et l’Union Européenne. La victime est en premier lieu le peuple ukrainien, auquel notre soutien doit être inconditionnel mais au-delà de ça, nous serons quoi qu’il arrive victimes des choix militaires imposés par des règles économiques iniques: c’est pour une question de richesses que l’on se fait la guerre. Le choix de la paix est donc le refus de la logique suprême du capitalisme: la guerre impérialiste.

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