Législatives : Les magouilles avérées du ministère de l’Intérieur pour gommer la 1ère place de la NUPES
La Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale, formée au lendemain de la défaite à l’élection présidentielle, fait l’objet d’un acharnement idéologique de la part du ministère de l’Intérieur, dirigé par Gérald Darmanin sous les ordres d’Emmanuel Macron. Avec un objectif en ligne de mire : effacer des tableaux la première place pourtant nettement obtenue par la coalition de gauche.
Le Conseil d’État s’en est mêlé…
Dans un premier temps, la Place Beauvau avait refusé l’étiquette NUPES dans la comptabilisation et la compilation des résultats, empêchant donc une projection nationale claire. La raison invoquée est que la NUPES n’est pas un parti mais une somme d’organisations qui retireront chacune (France Insoumise, Europe Écologie Les Verts, Génération.s, Parti Communiste Français, Parti Socialiste) des financements publics de leurs candidatures aux élections législatives en fonction du nombre de voix obtenues.
Il a fallu que le Conseil d’État contraigne le ministère de l’Intérieur à loger la NUPES à la même enseigne qu’Ensemble, le camp présidentiel lui-même constitué de plusieurs composantes (Renaissance, Horizons, MoDem), pour que le total national des résultats en circonscription n’apparaisse pas de manière séparée mais rassemblée.
… mais les candidat(e)s d’Outre-mer n’ont pas été comptabilisés !
L’histoire ne se termine pas là : la différence d’étiquetage des candidats concerne finalement les territoires d’Outre-Mer, où des candidatures ont été catégorisées Divers-Gauche, malgré le soutien de la NUPES et la règle qui voudrait que de facto leurs scores soient intégrés à la coalition autour de l’Union Populaire.
Le loup est débusqué par le journal Le Monde, qu’on ne peut pas sérieusement accuser de verser dans l’anti-macronisme primaire, et dont la rédaction s’exprime longuement dans cet article sur la nuance apportée par le travail journalistique… donnant lieu à une victoire nette et sans bavure de la NUPES sur Ensemble au premier tour des élections législatives.
La NUPES clairement devant le camp macroniste
Ainsi, en lieu et place des résultats promulgués officiellement aujourd’hui lundi 13 juin par le ministère de l’Intérieur, qui indiquent une victoire d’Ensemble à 25,75% devant l’alliance de gauche à 25,66%, Le Monde a recoupé l’ensemble des informations mises à disposition dans l’espace public pour revoir l’étiquetage hasardeux des autorités officielles. En voici le résultat :
En outre, une carte détaillée a été réalisée par le quotidien du soir, précisant de ce fait le nombre de circonscriptions où chaque force politique importante est arrivée en tête du premier tour de ces élections législatives.
Avec respectivement 194 et 203 premières places arrachées dans les circonscriptions, la NUPES et Ensemble s’avèrent effectivement au coude-à-coude pour le deuxième tour, rendant caduques la plupart des projections en sièges à l’Assemblée nationale publiées par les instituts d’opinion et les grands médias – en 2017, LREM était créditée dans l’entre-deux tours de bien plus de sièges – autour de 400 – qu’elle n’en a finalement gagné – cinquante de moins !