les 100 jours de grâce de l’intersyndicale

Comme pour se donner de l’air, Emmanuel Macron veut faire des 100 prochains jours l’opportunité de retrouver le fil avec la population française. Assez paradoxalement, ce sont des syndicalistes, comme Sophie Binet, qui bénéficient d’un puissant état de grâce.

 

La CGT communique sur “les 30.000 nouveaux adhérents et contacts” sur ses réseaux sociaux. 

Ce qui confirmerait le net regain de crédit des syndicats auprès des Français. On peut même affirmer que ces corps intermédiaires, spécifiques au monde du travail, ont bel et bien repris du poil de la bête. Décryptage.

Source: CGT, Twitter

Nous le savons, l’opinion publique soutient autant la mobilisation qu’elle refuse cette réforme des retraites. L’intersyndicale, organisme qui tient de fait le leadership de la mobilisation, n’a pour autant pas proposé de solutions de sortie de crise unitaire. 

En effet, si les syndicats semblent d’accord à l’idée d’une réforme des retraites où ils auraient la main sur le dossier, il ne faut pas oublier qu’ils ne tiennent pas tous la même ligne: la CGT milite pour un retour à la retraite à 60 ans tandis que la CFDT privilégierait encore le statu quo.

Pour autant, selon une étude de décembre 2022 (au moment de l’annonce de la réforme des retraites) menée par Ipsos pour nos confrères de Politis, il existerait un réel soutien à une mesure qui vise à raccourcir l’âge légal de départ à la retraite. A ce titre, on peut légitimement dire que la bataille des idées est gagnée. 

 

L’effet kiss cool de l’intersyndicale

 

L’intersyndicale est au centre des enjeux sociaux dans la lutte contre la réforme des retraites, c’est indéniable. Nous l’avons déjà dit, l’image des organisations syndicales s’améliore en France. S’il y a bien une méthode de gouvernance qui est désormais réfutée par la population, c’est bien celle que Macron a décrite dès 2017 comme “jupitérienne”, qui se passerait aisément des syndicats pour diriger le pays. 

C’est d’ailleurs quelque chose dont on sentait les prémices dès la fin de l’année 2019 avec la précédente lutte contre la réforme des retraites. C’est avec la pandémie que la tendance s’est confirmée. 

 

Les syndicats capitalisent donc autant sur la réforme des retraites qu’ils voient les bénéfices concrets de leurs stratégies de syndicalisation.

 

Sur ce premier point, il est important de souligner qu’aujourd’hui, aucune centrale n’a intérêt à quitter l’intersyndicale, au point de passer pour le traître de la bande. 

En ce sens, on peut donc penser que les syndicats sont pieds et poings liés ensembles mais cela confirme aussi que l’unité est une condition essentielle à la mobilisation des travailleuses et travailleurs.

Source: CGT, Twitter

Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas eu de bronca lors de la finale de la coupe de France qu’Emmanuel Macron ne sort pas encore affaibli de l’événement, tant il a paru isolé. Le protocole n’a même pas pu être respecté !

Tandis que la popularité des syndicats augmente, la courbe de celle du Président est en chute libre. Pire encore, il est moqué pour chacune de ses sorties, accusé d’être le premier à ajouter de l’huile sur le feu.  

Les caciques de la presse bourgeoise, dans leur panique, s’impatientent du moment où le mouvement va s’essouffler, où la situation redeviendrait normale. Ils rêvent d’un 1er mai qui serait le chant des cygnes de la mobilisation.

En tout état de cause, ils se trompent. Et si le nouveau monde, c’était le triomphe de la solidarité de classe exprimée par les syndicats ?

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